Les garous

Dans le monde des mythes, les animaux que l'ont connait ne sont pas exactement les mêmes. Physiquement parlant, un chat reste un chat, mais d'autres paramètres se voient modifiés aux yeux d'un humain. Ainsi, ce même chat sera plus grand que la moyenne, il pourra se tenir sur ses deux pattes arrière et se comporter comme un être vivant à part entière, car il saura parler, réfléchir, apprendre par soi-même et évoluer en société. C'est de cette fine barrière entre les humains et les animaux que sont nés les garous. Cette réalité à la fois fantasmé et redouté par les humains, de se voir partager leur monde à pied d'égalité avec les animaux qu'ils pensaient dominer, les garous se sont relevés et ont à présent envahi leur monde.
Parfaits antagonistes des humains, les garous sont grossièrement des humanoïdes, étant donné que leurs sous-espèces sont aussi vastes que la diversité animale, la société garou est excessivement instable, et basée sur une hiérarchie de clans. Chaque espèce se regroupe entre elles pour se faire la guerre aux autres et les dominer, afin d'assurer la survie des siens. Il y a des alliances selon les affinités des espèces, il y a des tensions dans le même cas. C'est un simple calque de la société primitive des humains et c'est cette simplicité qui fait des garous de redoutables adversaires.
En plus de l'intelligence innée, chaque espèce a ses attributs propres, que ce soient les griffes, les crocs, la vue acérée, l'ouïe fine, l'odorat à toute épreuve, les écailles renforcées, etc. Outre les classiques Lycanthropes, on retrouve d'autres espèces qui ne se cantonnent pas n'être que la parfaite symbiose entre le règne animal et le règne humain. Ainsi nous avons, dans cette très longue liste génétique, les Matagots, les Berserkers, les Harpies, les Wendigowak, et bien d'autres encore qui, tapis dans l'ombre de la jungle, attendent leur tour pour tous les dominer.
Mis à part être né de deux parents garous, l'autre moyen de faire partie de cette société instable est de se faire mordre par un garou, afin d'endosser, petit à petit, sa forme animale et rejoindre leurs rangs. Le mélange génétique par morsure est néanmoins très douloureux, il n'est pas rare que des mordus meurent avant que leur métamorphose ne se termine. Mais ce châtiment n'est pas plus mal, car être garou est un mode de vie difficile et les plus faibles ne peuvent supporter les lois de ce monde ; cette sélection, bien qu'atroce, y trouve donc sa nécessité.

Le passé de la race des chats matagots (ou mandragot) est glorieux. Régnant autrefois sans partage sur toute une vaste chaine de montagne, ces créatures féroces asservissaient sans pitié les petits peuples paisibles. Ils les forçaient, entre autre, à extraire le minerai dont ils se servaient pour forger des armes, garder les troupeaux de Joumeris (mi bœuf, mi ânesses) et cultiver l’herbe matagone, dont eux seuls savaient exploiter les propriétés alchimiques. Leurs repaires étaient gardés par les redoutables arassas, dont le feu brulait sans pitié tout visiteur impromptu.
Mais la suprématie matagone trouva finalement son terme, lorsque plusieurs peuples s’allièrent contre eux, forçant les dirigeants félins à se cacher pendant des années au cœur des réseaux de grottes, qu’ils connaissaient bien. Les meneurs finirent par être interceptés et précipités, forçant les derniers matagots à abandonner leurs armures rutilantes et se cacher à travers tout le pays, sous la forme de simples chats.
Les matagots ressemblent effectivement à de gros chats. Ils vivent parmi les hommes sous cette apparence et n’hésitent pas, une fois hors de vue de ces derniers, à se dresser sur leurs pattes arrière, parler et manier les objets. Ils ont également hérité du même caractère que leurs homologues félins. Par ailleurs, en tant que nobles déchus, les matagots ont conservé un tempérament belliqueux et arrogant, dédaigneux des autres races, qu’ils considèrent comme de vulgaires roturiers. Ce sont des créatures amères, tolérant mal la frustration. Ils n’hésitent pas, lorsqu’on leur refuse quelque chose, à feuler et grogner jusqu’à obtenir satisfaction. En tant que monarques déchus, ils conservent beaucoup de rancœur et un orgueil blessé.
Sous leur forme féérique, les matagots arborent une armure ou tout autre vêtement de prestige confectionné dans des étoffes raffinées. Il est à noter que ce sont de redoutables guerriers qui manient fort bien la lame, bien que les dames s’illustrent davantage en magie. Certains chevauchent encore des arassas, ces créatures reptiliennes à la tête de félin de la taille d’un poney.
Quoiqu’il en soit, tout être ayant connaissance de l’existence des matagots n’oubliera pas de se méfier en présence des chats. Leur habitude, désormais séculaire, à se cacher sous cette simple forme en aura fait des être fort bien informés de ce qui se dit en ce monde. Et pour ceux qui auraient la chance, ou la malchance, de croiser l’un d’eux sous sa forme féérique, qu’il n’oublie pas que c’est un noble à qui il a à faire.